Soudain, le bateau est projeté, par une vague plus grande que les autres, et que je n’avais pas vue, sur les bords du chenal. Le bateau frappe à droite. Une fois. le bateau frappe à gauche. Et l’embarcation me projette sous elle, contre une épave de portail.
Tous les bouts, voiles, caisses et ustensiles flottent entre deux eaux au milieu de ce champ de bataille.
Je ne peux pas remonter à la surface.
Je comprends à cet instant que je vais devoir passer sous ce portail.
Il ressemble à cette grande double porte de l’allée des bambins, près de la côte sauvage.
En tirant, en m’agitant, en perdant mon souffle et mon espoir, je me rends compte qu’à respirer cette eau, je me sens mieux, bien mieux.
Je suis une caulerpa taxifolia… je glisse sous le portail et je m’étends.