Greater Flamingo, pink birds

[10:53, 15/9/2017] Pour te dire que je viens d’apprendre ton annulation faite 3 jours après mon SMS t’apprenant que je venais.
Je n’arrête pas d’y penser et je suis écoeuré.
Je me faisais une vraie joie de te voir.
Maintenant, le plus dure à encaisser, c’est de se dire que j’en suis peut-être la cause.
Je ne vais pas approfondir ce sujet car cette incompréhension me rendrait méchant.
Slm, aussi, est très déçu.
Ici, rien ne change vraiment.
Je suis seul comme client.
Un jeune de Dkl m’accompagne. C’est le gamin qui m’avait pris la tête lors de mon dernier retour à Dkl.
On a eu un accident sur le trajet, le capot de la Mercedes s’est retourné à grande vitesse. Plutôt flippant.
Sd a repris les choses en main, ici.
« Bodyguard » est devenu un grand. Coco n’apparaît que très rarement dixit Slm.
Les flamants roses sont juste devant mais ils sont toujours aussi craintifs et dès que t’approches, ils s’envolent.
Bon, je vais arrêter là car j’ai pas le coeur.
Je suis très déçu.
Faut juste bien agrandir pour voir les ombres des flamants roses.
Juste pour que tu te rends compte du grand qu’il est devenu.

 

[23:10, 18/9/2017] : Je t’ai dis 3 fois que je ne souhaitais pas que l’on parte ensemble pour ces vacances. Tu n’as rien RESPECTÉ.

Tu ne peux pas être étonné.

Je suis déçue car nous nous sommes perdus. Déçue, car je ne reverrai probablement pas Slm que j’adore, déçue car je me faisais une joie de retourner en Mauritanie et au delà de cette grande frustration, ça me me coûte du temps et de l’argent.

Tout ceci était une simple question d’écoute et de respect.

 

[18:32, 19/9/2017]: Comment peux-tu parler de respecter quand toi seule souhaite une chose que je ne souhaitais pas.
Depuis mai, j’avais dit à Sm qu’il y avait une chance que je vienne et tu le savais.
Par considération, j’ai essayé de me prévoir un autre plan (Chili) mais, en autre, mon planing ne me le permettait pas.
Tu parles de partir ensemble mais rien n’a été prévu dans ce sens et la Mauritanie est grande.
Ne pas être étonné … Si je le suis car je me rends compte que tu cherches à ce que l’on se perde après tout ce qu’on a vécu.
Je ne pourrai t’oublier mais je suis capable de comprendre que tu ne souhaites plus que l’on se côtoie si ça peut t’aider.
Et je te le dis parce que comme je te l’ai dit, je te considère bien plus que tu puisses le penser, je pense que tu as une rancœur vis à vis de notre échec.
Et pour essayer que tu considères que tu n’as pas perdu du temps et de l’argent, Sm va revenir, Dkl, Pl et toute la smala arrive le 23 à plus de 15 dans l’idée de reproduire les nomades. Ils ont même réussi à avoir une dérogation pour pouvoir amener 2 bouteilles d’alcool, il n’y a pas de vent depuis hier et je suis avec 2 jeunes merdeux qui n’arrête pas de faire chier dont le gamin qui m’avait pris la tête à mon retour à Dkl.
Donc, tu vois, c’est peux-être mieux comme ça.
Ah et j’ai revu Coco. Il est devenu le chef d’une jeune bande  et fuit dès que tu essayes de t’approcher.
Même Slm ne comprend pas.
Slm te passe le bonjour.
Je viens de me relire et c’est 2 bouteilles par personne pour une semaine. Ca fait.
Aussi, depuis mon arrivée, il casse la petite montagne de roche à gauche des bungalows pour éviter l’ensablement donc c’est un bruit constant d’engins de chantier et ils ne connaissent pas les weed-end.
Donc …

 

[00:12, 23/9/2017] Oui. Je préfère qu’on ne se voit plus.
Je prends le parti que l’on se perde. Plus la force de batailler avec ta mauvaise foi.
Je te souhaite une bonne continuation. Je te souhaite d’être heureux et de profiter de ce qui s’offre à toi

Place du théatre édouard 7

Passage_Edouard-VIIJe ne sais pas depuis quand on se parle. Des mois bizarres. Tu me donnes de l’air.

Ça doit faire quelques mois. Marrants, mais rien de vraiment plus. De l’air entre les échanges, distendus, sans élan majeur, pas d’accroche, et pourtant, une sorte de complicité légère, comme si, y’avait un petit truc. Bon, mais là, tout fait trop mal, c’est donc la distance qui dicte, le secret, la légèreté. On ne parle pas vraiment des morts, ni des trucs importants, mais de rien, de cette rencontre rigolote. On est le 24 août.  Après un été lourd, tu me fais du bien Dear. Cet apéro sur les grands boulevards me font porter ce sourire sympa de celle qui trouve un peu de légèreté au milieu des lourdes peines.

On n’a même pas diné ensemble. Ça nous suffisait bien largement à tous les deux cet apéro qui s’éternisait. Mais c’est drôle comme, en remontant vers les hauts, la goutte d’or, je me suis dit que tout ça, c’était plaisant.

Béber, ce soir là tu m’as fait sourire.

Un mois qu’on l’a enterrée. merde.

Toi, je ne te connais pas vraiment mieux. Je sais juste que là, ce soir, tu me plais.

de soif

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Et puis, Maman morte. Décédée. C’est l’été, il fait tellement chaud. 2016. Juillet, 17h30. Un lundi. Merde. Ouf. Tant de souffrances, il fallait que ça cesse. Que cette prise de souffle, séparée de minutes, longues, plusieurs, s’arrête enfin. Finalement pas morte du crabe, pas morte de faim. Morte de SOIF.

Souvenir du Seigneur de Bonfim

« Une traverse est un élément fondamental de la voie ferrée. C’est une pièce posée en travers de la voie, sous les rails, pour en maintenir l’écartement et l’inclinaison, et transmettre au ballast les charges des véhicules circulant sur les rails. »

Avec un accent, ça conduit à une traversée.

Ben l’accent, on l’a mit. ça, c’est sur !

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 Alors, on est parti, 15 jours pour commencer. Les clés de la voiture, l’absence de carte, l’oubli, la négligence,  et puis le stress, tout ce stress. Plus d’endorphine depuis trop d’heures, l’avion, peu de sommeil, peu de lumière, le manque de nicotine, de THC… Mais avant, déjà bien avant, plusieurs heures avant le départ, la fête était déjà à l’ordre du jour.

On se retrouve en bas à moins le quart ? A moins dix je regrette déjà, la gueule, le stress, rien ne va, rien n’ira. On s’est promis ces vacances, on assume le choix. mais merde, 15 jours, ça va être long !

Et puis alors, l’aéroport, l’avion, le coup de la fenêtre. c’est con, mais je ne m’y fais pas. « Adapte toi, tu sais que je veux la fenêtre »… Olala, ça ne va pas le faire… Cette fois ci, j’ai besoin d’EXISTER.

Finalement, la route, ce n’est pas 250 km, mais 500 alors forcément, la fête continue, on atteint même les moments intenses, comme quand le marié passe l’anneau au doit de sa muse, comme quand l’eau coule sur le front du poupon, comme quand l’action atteint son paroxysme, d’une poursuite en hélicoptère où d’un coït incessant. 500km, sans carte et sur des routes défoncées, c’est facile, ça fait 9H.

9h à regretter ce départ, yeux humides, visage fermé, dents serrées, cerveau débranché. Hé non, cette fois ci, il ne démontera pas toute mon organisation, il n’ébranlera pas les rares acquis de confiance, ne remettra pas en question mon petit équilibre. Folle je suis ? mais oui, très certainement. Ne pas prévoir la route relève de la folie, c’est le terme. Neurone après neurone, synapse après synapse, la rébellion s’installe. Cette fois-ci, non, c’est trop et ça.. ça ne passera pas. J’assume. mes vacances, c’est du free style, et c’est comme ça que je m’éclate. Et si tu veux une carte, un GPS, des évaluations, des ETA… et bien tu te DEMERDES.

Arrivée dans le sud, excuses interposées de mon prince ‘oh so not charming’ auprès de notre hotesse. « Ah oui, je la plombe depuis ce matin, parce que je stresse un peu sur la route et sur le voyage mais maintenant que l’on est arrivés… Ahhhhh… je me sens mieux ». Eh oui, hop, forget it. demain sera un autre jour.

N’empêche que tout ça, ça fait son chemin. et que cette fois-ci, ça a été trop loin ! se protéger, laisser passer et courir ! loin .. ! vite !

Et deux jours après, retour de session, tombée du jour, en parcourant encore une nationale brésilienne pour revenir à casa, le ton monte, monte. Des menaces ? Pardon ? « Non, mais excuse moi, c’est quoi ce mouvement de ta main ? tu me menaces ? je dois te craindre ? craindre quoi ? tu vas te calmer.. Tu ne me parles pas comme ça ! »…Lui conducteur, moi passagère. ça aura suffit à réveiller le monstre. Un vent de folie s’engouffre dans la voiture, comme le vent chaud du nordeste. Les fenêtres sont grandes ouvertes. Il fait totalement nuit maintenant. Sa main prise d’un super pouvoir, son corps se mets à trembler. Il ne lâche pas le volant. C’est la main droite qui s’en charge. Mes cheveux me font mal, ça tire, beaucoup trop fort, ma tête est plaquée contre le fauteuil de la voiture. « De ça, c’est de ça que tu dois te méfier, je peux devenir fou, tu comprends ça ? je peux devenir fou, je peux te faire du mal, je ne contrôle plus »…

Silence dans ma tête, je n’entends plus rien, je ne bouge pas, ne réalise pas. Je sais que si je bouge, je termine dans la colonne des faits divers « crime passionnel, une française tuée dans une fiat dans le nordeste brésilien par son compagnon ». Je me vois défigurée, j’imagine mon visage projeté contre le tableau de bord. J’ai peur. J’AI PEUR.

Il sort de la voiture, mon cuir chevelu est en feu. Je ne bouge pas. pétrifiée.

Il revient, 5 minutes plus tard : « je te présente mes excuses… BLA BLA BLA »… Désormais plus rien ne compte.

La peur n’est pas une option dans un couple.

Au retour de Paris tu essaieras, tout en tendresse, chaleur, souvenir de notre histoire, plaisirs, envies. Tu y arriveras presque. Venir me chercher à l’aéroport ? me proposer un bain chaud ? ouvrir une bouteille de champagne ? : « non, sans façons merci » tout est clair maintenant.

Plus de deux ans, c’est suffisant. Amplement suffisant. J’ai eu le temps de t’apprécier, de m’attacher. Ce qu’il faut pour souffrir de cette séparation, mais j’ai eu le temps aussi d’être sure de mon choix, cette séparation est une évidence.

Et tant pis pour Noel.

Et tant pis pour le champagne.

Tu as été trop loin mon amour.

 

Forta, Salvador, et cætera…

on a pris les billets pour le Brésil.

Pourtant depuis un mois, on n’y crois pas. on n’y crois plus. toutes les affaires, dans le sac. sur le pas de la porte. et merde… on en fait quoi de ces souvenirs ?

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Depuis le 21 aout, on a mis tous ces effets dans un grand sac. et depuis… quoi … il y a eu cergy, le 30 aout. et puis voilà, septembre est arrivé, avec ses premières noirceurs, ces petites angoisses de solitude. on se demande si on ne devrait pas laisser la chance à..

on se revoit le 1er septembre. faiblesse extrême. ça aura tenu… 10 jours. et puis… tout est à refaire. que ce soit à reconstruire, ou à déconstruire. tout est à refaire.

30 septembre. Depuis, c’est froideur, indiférence de mon côté. ou plutôt protection.

de ton côté. des efforts. Suis-je prete à les considérer ? à t’écouter ? à te donner une place dans ma vie. toi, qui ne correspond à rien de ce que j’attends.

je n’oublierai pas mes affaires dans ce sac, je ne laisserions pas oublier ce « il te reste tes affaires ici et je ne veux plus les voir, donc je te demande de venir les prendre »

 

Et toi. qui me dit que si ce n’est que pour un déjeuner, ça te fait trop de mal. « on » est interdit alors on s’interdit, on se bloque, on s’efface. Va-t-on s’oublier ? on se reverra. demain. dur. très dur.

Et puis il y a toi, je rêve, une traversée, un curry dominical, mon doudou. toujours là, doux malgré le temps qui passe. le 86.. immuable, seuls les codes changent.

 

breakdown

petit matin, toutes les lumières de l’appartement sont allumées et innondent ce corps d’abus et de débordement. Il dort sur le canapé, sur le dos, la bouche grande ouverte, bruyamment. Il est habillé. Au dessus de lui, la lampe suspendue lui verse toute sa lumière mais il dort, profondément.

Le réveil sonne, elle est dans la chambre, à côté, sur le lit, un matelas à même le sol. Elle se lève, les toilettes, ses habits et ses chaussures, des sandales plateformes en cuir brillant orange. Elle entre dans le salon, éteint les lumières, ferme doucement la porte et va prendre sa douche.

habillée, elle quitte l’appartement et prend l’ascenceur. triste et fatiguée. Sure cette fois encore qu’ils n’en reviendront pas.

Rosa bonheur pour l’apéro, pendant dans que Bercy Village ronronnait, naif et égoiste. Un réalisateur belge, son amie actrice, un diner en face du bastringue, sur le canal. on a traversé, bu encore une verre, cocktail de passion, champagne et soudain, ça a été trop.

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moto par terre, poings dans les murs, du sang, des larmes. des allers, des retours, sur le pont riquet. le ton qui monte. la voix, les voix que l’on entend, du fond de son lit, à l’aube, monter depuis la rue, du fond des corps fatigués, en colère, avec des envies de revanche sur la vie.

« – on ne va pas la violer cette salope… » Ils parlent d’elle, la junkie de marx dormoy.

Il croit qu’ils parlent de moi, ça le rend fou.

-« Tu sais que j’ai un couteau, tu sais que l’on pourrai te violer… reprends ta route, t’as t il attendu lui ? regarde où il est parti.. il ne respecte rien ».

Vous avez raison, mais vous me faites peur. rentrer, se coucher. oublier cette soirée, pourrie. à gueuler. encore.