Voilà 7, 8, 9 mois peut-être que l’on se voit, que l’on se croise. Je monte chez lui, la journée de travail abattue, on prend notre temps, un resto, un indien à emporter, une voiture pour un week-end en Bretagne, un avion pour un séjour dans le Sahara occidental, en Oman. Ici ou ailleurs.
On partage notre amour du vent, celui des notes de musique électro, l’envie d’ailleurs, le besoin de parler ou d’écouter. le confort de nos corps qui commencent à se connaître.
On partage notre quotidien depuis ces mois.
Il m’emmene sur sa moto, on boit un champagne gagné sur un pari. Ces paris ne l’amusent plus. Ce champagne reste dans le frigo. La soirée au cours de laquelle nous l’ouvrirons n’arrivera peut-être jamais.
Nous ne nous aimons toujours pas. Nous parions toujours sur cet impossible désir de liberté, surtout lui.
Plus le temps passe et plus je sais que nous nous ne aimerons pas. J’attends trop, il n’a besoin de rien ni de personne, j’ai besoin qu’il compte. trop.
Un après midi de printemps, la moto qui vibre sous nous. la départementale qui défile, mes bras se cramponnent et viennent le serrer. Il regarde notre ombre sur la route et sourit. L’après midi à rouler me fait mal à la tête, le casque cogne, mais son corps contre le mien, c’est bien.
La voiture qui passe le péage, sa main sur moi. On rentre de Bretagne après un week end. presque en amoureux.
Je m’attache, je ne sais plus.
Je croyais qu’on étais libre …
Il me rejoint par surprise, à la Fresque pour diner. J’avais rendez-vous avec Marie et Jo et il m’a confié vouloir vérifier que je n’étais pas avec mon amant.
Une heure avant, il nous aurait trouvé les yeux dans les yeux.
Il me confie qu’il a de nouveau fait l’amour avec Estelle. que ça ne lui fait rien, que ça ne compte pas, que ça n’a duré qu’une nuit. ça me met en rogne. Je ne comprends pas.
De mon côté, je fais de même…
Mais je ne le supporte pas.
On ne va toujours nulle part, mais plus ça va, plus je trouve que l’on prends un peu trop de temps pour ça.