A force de raconter toujours les mêmes histoires, elles m’ont dit : « écris le et relis toi, tu verras l’état dans lequel ça te mets et comme tu es capable de tout oublier en 24 heures ». Alors je vais faire ça, je vais me l’écrire.
Hier soir, après une semaine bien compliquée, on a décidé de se voir.
Le week end passé, j’étais chez ma sœur. Je n’ai pas eu une nouvelle, et le gout qui me restait en bouche était son « Il ne va pas falloir que tu me prennes trop la tête » quand nous étions sur skype, en train de prendre deux aller-retour pour le Sri Lanka le vendredi précédent. Visiblement, je lui avais dit quelque chose qui ne lui avait pas plu.
On vient de prendre deux aller-retour pour le Sri Lanka, un voyage que peux peuvent se permettre… et … quoi ? la tronche.
Le dimanche soir, je suis rentrée tôt, étonnée de n’avoir pas de nouvelles après que je lui ai répondu « je rentre en fin d’après midi dimanche »… Fut un temps où il serait venu me chercher en moto à la sortie du train… mais je pense que de moi, il se balance pas mal.
Donc arrivée dimanche à 19h à Paris, après un week-end bizarre dans le sud, avec le cou tout bloqué. Il fait super bon, comme une fin de dimanche d’été. Dans l’élan, je lui envoie un petit message pour savoir comment s’est passé son week-end. Juste comme ça, parce que j’ai envie et parce qu’il fait bon. En retour, un message succinct, le sien a été « fatigant » et je n’aurai pas plus d’attention en retour. Si le mien a été bon, on s’en balance après tout. Il m’explique qu’il va rester tranquille chez lui ce soir. Fort bien, je n’avais pas du tout l’envie de venir briser cette quiétude. j’avais hâte aussi de me trouver au calme chez moi après ces quelques jours agités.
Dans son message je comprends qu’il souhaite que l’on se fasse une soirée dans la semaine. Voilà quelques temps que l’on a perdu l’habitude de se voir si souvent qu’avant et de mon côté, ce côté occasionnel me pèse de plus en plus. j’ai comme l’impression que notre relation régresse et est en train de s’échouer sur les bords de nos vies. Je ne trouve ni ça beau à regarder ni bon à ressentir. ça me rend triste.
ça me rend d’autant plus triste que j’ai du mal, beaucoup de mal à être maitresse de ma vie ces temps-ci. Je me bats pour que les instants m’intéressent, j’ai l’impression de subir. j’ai l’impression d’être dans une zone sombre où même le soleil ne perce pas. Si je pouvais, je m’endormirai pour toujours. Je ne vois pas l’issue.
Lundi soir, je propose un footing sur le canal, c’est non.
Mardi soir je propose un footing sur le canal, c’est non. Je préfère rester chez moi même s’il me propose que l’on se voit, à demi mots.
Mercredi soir, je propose une virée à Longchamp, c’est non. Il vient quand même me chercher en moto. A ce moment là on s’était dit qu’on se ferait peut-être un resto en fonction « de l’heure et de l’humeur ».. L’humeur n’est pas là, ça se terminera chacun chez soi. Pensant que j’aurai pu participer à lui changer les idées, j’insiste. Lui explique que c’est trop bête. « Qu’est ce qui est trop bête ? » me dit-il .. « Que l’on se voit si peu, on se perd »… réponds-je. « On se perd ??? » me dit-t-il » Tu me perdras si l’on passe un soirée où je ne prends pas de plaisir »… Que c’est beau un homme qui se regarde continuellement le nombril.
Arrive ce jeudi soir magique. Il passe me prendre au bureau. Je suis de bonne humeur, je sens qu’il ne va pas trop bien, je redouble d’efforts pour ne pas l’accabler avec mes humeurs. Je suis fatiguée par ma semaine, et par mon état du moment. J’essaie d’être légère, ça ne fonctionne pas, j’essaie de me rapprocher physiquement, ça ne fonctionne pas. Visiblement, la seule chose que je peux faire pour le soulager, c’est l’écouter me raconter ses histoires de boulot. on boit du bon vin blanc, puis du champagne. au détour d’une conversation, il me demande si mon week-end a été bon. Je réponds évasivement, pas envie de l’accabler. Et puis tout à coup, il me demande si je me fais bien draguer en ce moment… je ne relève pas, je lui dis que oui et je souris. puis il me demande si j’ai couché. La conversation ne m’intéresse plus. Je lui demande « tu voudrais que je te dise si j’ai couché ? ça te ferai quoi si je couchais avec n’importe qui ? ».. Il me répond « Rien, ça me ferai plaisir pour toi ».
Je ne supporte pas cette réponse.
La soirée est brisée.
Je pleure.
Je suis tellement déçue. La seule occasion ou il se tourne vers moi, ou je semble l’intéresser. c’est quand il s’agit de savoir avec qui j’ai couché. et je sens qu’il est sincère quand il me dit qu’il s’en fout.
on est sur des planètes définitivement différentes. A partir de là, tout me fait souffrir.
Et dire qu’on a deux aller-retour pour le Sri Lanka qui nous attendent pour dans un mois. Mais, putain, on va en faire quoi ?
Il ne tentera pas de se rapprocher de moi. Pas un geste verbal, non verbal… c’est le mur glacial et une nuit de ronflement profonds qui s’en suivent. J’ai mal au ventre, j’ai mes règles, ça n’aide pas. Réveil à 4h du matin pour prendre un doliprane, j’ai du mal à me rendormir et lui, est là, dort comme un bienheureux. Même s’il est contrarié dans sa vie en ce moment et que pas mal de choses le tracassent, je comprends cette nuit là, en le regardant dormir, que je ne fais pas franchement partie de ses tracas.
C’est à peu près ce qu’il m’a dit quand on était sur le canapé plus tôt dans la soirée, « Tu vois c’est exactement dans ce genre de situation que je me dis que je suis mieux seul que mal accompagné ».
Lendemain, sans mots. tout fait mal. Je pars, sans prendre de douche, comme un symbole.
Qu’est ce qu’il se passe en moi après cette soirée ?
Je suis triste car je comprends, encore un peu mieux à quel point je ne suis rien pour lui.
Je suis triste car je n’arrive pas à communiquer avec lui.
Je suis triste car je n’ai pas eu le courage de tout planter.
Je me calme car je sais que je connais la solution, tout doit cesser.
j’attends d’avoir la force.
Et je reçois un message « dommage que cette soirée se soit terminée comme ça ».
Ben ouais dommage. vraiment dommage.