à propos de caboter…

CABOTER, verbe intrans.
Faire le cabotage. Pour aller de Macédoine en Crète, Paul aurait dû passer en cabotant, ou à Ephèse (…) ou à Corinthe (RENAN, Hist. des orig. du Christianisme, Saint-Paul, 1869, p. XLII).
P. métaph. : Mes minutes, mes heures, mon reste de temps (…) s’en iraient à passer des petites chevilles à l’aveugle d’à côté qui les calibrait, lui, depuis des années les chevilles, les mêmes. Moi j’ai fait ça tout de suite très mal. On ne me blâma point, seulement après trois jours de ce labeur initial, je fus transféré, raté déjà, au trimbalage du petit chariot rempli de rondelles, celui qui cabotait d’une machine à l’autre.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 282.

Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1678 (GUILLET, Les Arts de l’homme d’épée, 3e part., p. 75). Orig. obsc. On voit généralement dans ce mot un dér. du m. fr. cabo « cap », qui serait empr. à l’esp. cabo « id. »; mais comme ce mot est rarement et tardivement attesté (1614-38 d’apr. FEW t. 2, p. 344) alors que caboter est prob. bien antérieur (cf. caboteur), il peut paraître préférable de rattacher caboter directement à cap* avec, à l’intérieur du mot, passage de p à b dont on trouve maints exemples notamment en prov. (cf. FEW t. 2, p. 335a, 339-340a, etc.). La chronol. des faits semble s’opposer également à une dérivation à partir de Cabot, nom de deux navigateurs ital. des XVe et XVIe s. (DEI, s.v. cabotare; BOULAN, p. 64). Une dérivation à partir de cabot « têtard, crapaud » (L. Spitzer dans Z. rom. Philol., t. 46, pp. 593-594 et t. 48, p. 98) ou « tête » (P. Barbier dans R. Philol. fr., t. 20, pp. 249-250) est sémantiquement invraisemblable; cabot « tête » ne semble d’ailleurs pas attesté (v. FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér. : 2.

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