mardi mon amour.

Mardi.

ulysse1Il est déjà trop tard, ça fait déjà 7 ans. Ce rendez vous, je l’ai hésité, torturé, j’en ai eu l’intention, pas vraiment la volonté. je savais que dès que je te verrais… je ne saurais plus lutter. Tu m’as surprise au rayon bédé de la Fnac du forum des halles. On ne s’était pourtant rien dit. Calmement, tu es arrivé par derrière. mains sur mes fesses. Je ne t’ai pas senti arriver. Quelle jolie surprise. Puis on s’est engouffrés dans ce sous-sol sombre de Beaubourg. Une présentation étonnante pour un Maddin inattendu. On s’est collés, nos textiles ardemment froissés l’un contre l’autre, nos mains retrouvées amies comme toujours, comme si elles savaient qu’elles étaient faites l’une pour l’autre, nos corps se sont encore aimés, ont reconnu leurs odeurs, et la résistance de ces chairs connue comme un repère intemporel. Mardi c’était toi et je t’aimais.

Le temps de la soirée a défilé, fou… rapide. entre un poulet aux champignons, un “Bony King of nowhere”, la parenthèse en bulles déposée sur ton plan de bois, un verre de vin rouge. Le temps s’est accéléré. Puis il a fallu parler, de la chute dans les escaliers, du Machu Pichu. Faut il que l’on se dise au revoir, là, maintenant ? La vie ne veut donc rien nous offrir de plus ?

On fera ce que l’on voudra. Je veux plus, tu ne peux pas me donner ça. Qu’a-t-on comme autres solutions ? on a réfléchi. 5 minutes. On se donne du rabe. 5 minutes. ça fait des années qu’on y pense _moi du moins_. des années que l’on ne la trouve pas cette putain de solution. Je te dis que je fais devoir rechausser mes bottes, te dire adieu et partir si dans ces 5 minutes l’un ou l’autre ne trouvons pas un remède, un miracle au moins.

Pourquoi, comment, ça pourrait se décanter là, maintenant ?

Les 5 minutes s’écoulent… plus vite encore que tout ce temps que l’on a pu passer ensemble. les notes claires s’emparent de nos cerveaux, nous sommes l’un dans l’autre, l’un pour l’autre ce soir, on cherche, on cherche et rien ne vient. Tu proposes un voyage. Où je veux. Quand tu veux. Non, il va bien falloir se rendre. on n’a pas d’avenir et il est temps. on se parle et les larmes font mal, elles viennent de tellement loin, elles voulaient ne jamais avoir à sortir celles-ci… C’est la tête entière qui tape et qui brule. malgré toute la retenue, une perle roulée pendant ces nuits, ces années, chargées des sels et sucs de notre histoire, s’échappe et déroule… Sèchera-t-elle ?

“Salut beau gosse” “Salut ma belle”… Ultime et confortable contact, dans un dernier baiser on se quitte, comme ça. les yeux humides de n’avoir pas trouvé mieux que ça. de n’avoir pas trouvé de quoi emmener ça plus loin.

J’enfourche mon vélo et remonte vers le nord. j’inonde les rues sur mon passage, je remplis la douche en arrivant et je noie mon lit. Tout est trempé, mouillé de cet amour mort.

Au petit matin, les yeux sont lourds, corps épuisé.  Ma tête cogne encore… ce choix ? On ne sait jamais. Je ne saurais pas si le voyage eut été de mise, de t’avoir gardé près de moi encore quelques heures. quelques jours, quelques nuits. pouvoir t’aimer toujours. au bon rythme.